Médias et Société civile pour le renforcement du débat démocratique au sein de l’espace public rwandais (MERCIDD)

Le projet MERCIDD vise à favoriser un dialogue constructif entre les médias, les autorités et les acteurs de société civile (OSC) et à offrir aux citoyens des opportunités de débats démocratiques sur les questions de bonne gouvernance et des droits de l’Homme.

En partenariat avec : L’Association Rwandaise des journalistes (ARJ) et l’Association Rwandaise des Femmes des Médias (ARFEM)

Contexte - Des défis pour les médias rwandais

Au Rwanda, dix-huit ans après le génocide de 1994, l’environnement professionnel des journalistes reste profondément marqué par l’implication des médias de la haine dans l’histoire tragique du pays. La liberté d’expression et de la presse au Rwanda peinent à s’inscrire dans le processus démocratique du pays. Faible, voire inexistante, la culture du débat démocratique reste à construire. Ce contexte sensible impose aux médias, miroirs de cette liberté d’expression et d’opinion, de développer leur travail dans des conditions difficiles. Pratiquant l’autocensure et ne remplissant que partiellement leur mission d’information, ils sont donc loin d’être des outils démocratiques permettant aux citoyens de participer à la vie publique. La société civile quant à elle reste très réservée dans un environnement où cette culture de débat n’existe pas. Les autorités semblent avoir pris conscience de l’impact négatif que peuvent avoir ces restrictions démocratiques sur l’image du pays. S’inscrivant dans un contexte politico-médiatique désormais plus favorable, le projet aura pour ambition de permettre aux médias de délivrer aux citoyens une information professionnelle, rigoureuse et complète, condition nécessaire pour développer leur esprit critique.

Objectifs

1. Promouvoir la liberté de la presse et favoriser la professionnalisation de l’information via une autorégulation efficace des médias.
2. Favoriser l’interaction constructive entre autorités publiques/ médias/ société civile

Le dispositif - Deux axes d’action

Dans ce contexte, Panos Paris propose un projet comportant deux axes d’intervention visant à favoriser un dialogue constructif entre les médias, en particulier les radios, les autorités et les acteurs de société civile (OSC) du Rwanda et à offrir aux citoyens des opportunités de débats démocratiques sur les questions de bonne gouvernance et des droits de l’Homme :

Promouvoir la liberté de la presse et favoriser la professionnalisation de l’information via une autorégulation efficace des médias

Il s’agira de mettre en place d’une instance d’autorégulation autonome et crédible dotée de moyens humains et de compétences renforcées. En incitant leur dirigeants à rendre compte aux populations qui les ont élues, les médias rwandais contribueront à faire avancer la bonne gouvernance, à renforcer la démocratie et œuvreront pour le développement de leur pays.

Favoriser l’interaction constructive entre autorités publiques/médias/société civile

Il s’agira de créer des «  espaces » d’échange et de réflexion  entre les autorités publiques, les médias et la société civile afin de garantir au citoyen rwandais l’accès à une information crédible, complète et utile sur les politiques publiques menées en son nom par les mandataires qu’il a élus et de favoriser sa participation.

Les activités du projet

L’Institut Panos Paris prévoit de développer deux actions comprenant chacune diverses activités qui seront développées dans le cadre du présent projet :

Action 1 / Promotion de la liberté de la presse et du professionnalisme des médias via une  une autorégulation efficace des médias :

Dans un esprit de mise en place d’une forte instance d’autorégulation, une commission composée de 8 membres représentant les journalistes, les responsables des médias et des associations, les représentants des consommateurs dont les enseignants de l’Université, a été constituée  avec pour mission de définir la feuille de route de création de cet organe. La première phase a été de proposer une réadaptation du code de déontologie et de l’éthique dans les médias. La phase suivante est la mise en place de l’organe d’autorégulation 

Activité 1 : Appui institutionnel et méthodologique à l’ARJ en vue de la création de l’organe d’autorégulation.

Cette activité permettra de renforcer les capacités de l’ARJ pour la mise  place d’un organe autonome d’autorégulation du paysage médiatique.

Activité 2 : Monitoring des médias et traitement des plaintes

Cette activité permettra de favoriser un suivi critique des contenus médiatiques et mettre en place un dispositif technique de traitement des plaintes adressées à l’organe d’autorégulation fondé sur le respect du code de déontologie et des procédures légales, privilégiant la médiation, la conciliation et l’approche pédagogique vis-à-vis des contrevenants.

Action 2 / Interaction constructive entre autorités publiques/médias/société civile

Il manque d’espaces de débats entre les médias, les différents acteurs de la société civile, les partis politiques et les institutions politiques. Les thèmes relatifs aux droits de l’Homme, à l’accès à l’éducation et à la santé, ne sont pas assez traités par les médias ou débattus ensemble avec les communautés. Cette activité vise à créer ces «  espaces » d’échange et de réflexion et de favoriser le traitement de ces thématiques dans les médias rwandais.

Activité 3 : Organisation et médiatisation d’un cycle de conférences-débats thématiques impliquant les médias, les autorités locales et la société civile.

De ce fait, il sera plus facile d’identifier les enjeux de développement prioritaire et de faire interagir la population, la société civile et les autorités à leur sujet, ainsi qu’encourager la tenue de débats ouverts traitant des dynamiques locales et de la bonne gouvernance.

Activité 4 : Production de synergies radio « droits et devoirs des citoyens »

Le but est de favoriser le débat citoyen autour des thèmes prioritaires pour les scrutins électoraux. Fournir une information plurielle enrichissant le point de vue du citoyen en perspective des élections et, au-delà, de son implication dans la société.

Contact

. Cyprien Ndikumana, Directeur General Institut Panos Grands Lacs 

Tel : + 257 79 923 933.  cyprien.ndikumana@panosgl.org

. Pierre Martinot, responsable de programmes.

Tel : +32 2 240 11 04. pierre.martinot@panosparis.org

Avec le soutien

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