3.1. Exécution de l’activité
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L’atelier a été marqué par le mot d’ouverture du Représentant de l’UNESCO, Monsieur Serge BANYIMBE. Il a indiqué que c’est dans le cadre des priorités convenues entre l’UNESCO et le Ministère de la Communication, des Technologies de l’Information et des Médias depuis 2017 que des actions en faveur des radios communautaires s’organisent. Il s’est réjoui de la récente mise en place du réseau des radios communautaires qui sont des outils de promotion d’un espace démocratique d’expression aux populations à la base et aux organisations populaires, et en cela d’excellents supports de communication pour le développement rural.
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Après l’allocution d’ouverture prononcée par Monsieur Serge BANYIMBE de l’UNESCO, le modérateur de l’atelier, Mr Cyprien Ndikumana a souhaité que tous les participants présentent chacun ses attentes par rapport à l’atelier de formation. On peut les résumer en ces points :
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Connaître la différence entre les radios communautaires et les autres catégories de radios ;
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Mieux définir une radio communautaire ;
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Comment est l’organigramme d’une RC, et comment mieux l’organiser ; comment fonctionne-t-elle ?
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Connaître la mission d’une radio communautaire ;
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Connaître comment on gère une radio communautaire ;
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Connaître comment rendre viable une radio communautaire
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Quels défis des Radios communautaires ?
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La première présentation qui a porté sur « les spécificités …. » a été effectuée par l’Expert de l’UNESCO, Mr Serge BANYIMBE. Le conférencier a donné d’entrée de jeu la définition suivante : « Une radio communautaire est une station exploitée dans la communauté, pour la communauté, à propos de la communauté et par la communauté ». Il a par après donné les caractéristiques des radios communautaires, expliqué pourquoi elles sont créées ainsi que leurs principes de gestion et de fonctionnement.
L’intervention qui a suivi a été celui de Cyprien Ndikumana qui a distribué aux représentants de chacune des 12 radios de se mettre ensemble pour faire le diagnostic institutionnel et relever les forces et faiblesses de chaque radio communautaire. Au chapitre concernant la participation et la mobilisation de la communauté, le constat fait est que cela ne s’est pas encore exprimé assez dans les programmes, les informations et les opinions.
Nom de la radio
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Résultats sur 10 poins
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Radio Umuco FM
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4.5/10
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Radio CDU
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4/10
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Radio TV Buntu
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8/10
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Radio Ubuzima FM
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3/10
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Radio Magara Time FM
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7/10
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Radio Star FM
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6/10
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Radio Aigle sport FM
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5/10
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Radio Benaa Rutana
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9/10
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Radio Ijwi ry’umukenyezi
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7/10
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Radio Remeshamahoro
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5/10
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Radio Izere FM
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6/10
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Radio Humuriza
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Au deuxième jour de l’atelier, la première présentation a été celui de l’Expert en communication de l’UNESCO Mr Serge BANYIMBE.Il a indiqué que la RC est dans une communauté identifiable, que la radio est généralement tenue par des bénévoles, et qu’elle est dotée de matériel basique facile à remplacer, que le temps de diffusion doit être aligné aux capacités de productions de la radio et qu’il faut tenir compte de la disponibilité des publics cibles. Mr Serge BANYIMBE de l’UNESCO a beaucoup insisté que la RC doit mettre l’accent sur les informations locales. Il a ainsi conseillé aux responsables des RC de mettre un mécanisme pour qu’au moins 2 ou 3 personnes de la communauté s’y expriment. En terminant il a recommandé au réseau des RC nouvellement créé de s’entendre avec l’ABR et le CFM pour mettre en place un programme de formation des chefs de programmes des RC.
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A suivi, après la pause , la présentation du consultant Evode NDAYIZIGIYE qui a porté sur « les résultats d’une étude réalisée dans 10 radios communautaires . Cette étude a relevé comme faiblesses constatées :
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Qualité de la production du contenu
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Croissance et fidélisation de l’audience
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Maintenance des équipements techniques
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Recrutement et rétention du personnel
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Accès au financement
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Aussi il a été constaté que dans les radios communautaires, le critère genre n’est pas respecté car 80% sont des hommes. Le niveau de formation laisse à désirer. Certaines radios communautaires utilisent même les journalistes de niveau primaire et certains journalistes travaillent sans contrat. La plupart des RC font recours aux bénévoles et les responsables ne précisent pas leur statuts. Les radios communautaires ont également un problème de déplacement. Quant au traitement des journalistes, il reste minable.
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Dans leur travail, les médias communautaires ne donnent pas grande importance à l’actualité de la communauté où elles sont installées et le degré de participation de la communauté aux émissions est de 29% en moyenne. Les radios communautaires sont régies par les mêmes lois que celles des radios nationales ou commerciales, ce qui complique leur survie dans un contexte d’insuffisance de moyens financiers. Les équipements des radions communautaires sont vieillissant car ils n’ont pas été remplacés depuis leur création. En somme, la plupart des radios qui n’ont rien de communautaire
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Suggestions
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Faire un encadrement de proximité ;
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Mettre les journalistes sous leur responsabilité ;
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Eviter de devenir des outils de propagande ;
Rester communautaire dans leurs contenus.
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Après échanges, la parole a été donné au Conseiller juridique du Gouverneur de la province de Ngozi ( qui faisait partie des participants) qui, dans son intervention, a reconnu la grande importance des radios communautaires dans sa province. Il a promis de faire un plaidoyer auprès des responsables administratifs afin qu’elles soient viables et répondent aux aspirations de la communauté.
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Cette intervention a été suivie par le témoignage du Directeur de la radio Ijwi ry’umukenyezi, « Voix de la femme » qui a indiqué que grâce à l’appui de l’IPGL ,la Radio a pu se doter des instruments d’une véritable radio communautaires et a résolu ses problèmes de mauvais fonctionnement. Ainsi, dans le plan de développement de la commune Giheta où elle est implantée, il est mentionné qu’elle doit bénéficier d’un appui et, sur le plan de construction du nouveau bureau de la commune, la radio bénéficiera d’un espace.
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La dernière présentation au deuxième jour de l’atelier a été celui de Cyprien NDIKUMANA qui a porté sur le management d’une radio communautaire. Le management d’une radio communautaire commence dès sa création et procède par les étapes suivantes :
1.Etude de faisabilité
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Etude de partenariats potentiels
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Etude de la concurrence
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Etude qualitative des groupes bénéficiaires
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Etude de la législation nationale
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Etude financière
2.Exploration : Evaluation de l’environnement
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Intérêt des gens
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Cadre légal
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Faisabilité sociale
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Faisabilité technique
3.Préparation : Chercher un noyau actif
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Cartographie de la communauté
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Mobilisation de la communauté
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Accompagnement des groupes de la communauté
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Association : base de la radio communautaire
4.Etablissement :
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gestion,
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renforcement des capacités,
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contenu de programmes,
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équipement.
5.Renforcement-consolidation
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Plan stratégique
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Stratégie de partenaires et convention
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Assurer le fonctionnement
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Internet et médias sociaux
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Réseautage
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Animateur et facilitateurs pouvant permettre à la radio de se développer.
Le facilitateur a insisté sur l’appropriation de la radio par la communauté, et qu’il faudrait :
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La création des radios clubs ;
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La constitution des instances de gestion de la radio doit être transparente ;
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S’attacher la collaboration de l’administration et du tissu associatif social. Pour terminer sa présentation, il a conclu en disant qu’une RC durable se caractérise par sa durabilité sociale, sa durabilité organisationnelle et enfin sa durabilité financière.
La présentation a été suivie par un inventaire des défis majeurs des radios communautaires réalisé par les participants, à savoir :
Le manque de locaux propres aux RC ;
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Le manque d’équipements appropriés ;
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Le problématique de la gestion et de la maintenance du matériel ;
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Le manque de groupes électrogène qui fait qu’en cas de coupure électrique, les radios suspendent leurs programmes ;
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La mauvaise organisation et gestion de la radio ;
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Le manque d’association de la radio ;
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La non tenue d’assemblée générale de la Radio ;
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Le manque de CA propres aux radios communautaires.
Au troisième et dernier jour de l’atelier, il y a eu la présentation de Jacques Bukuru, Directeur Général au Ministère de la communication, des technologies de l’information et des médias ayant porté sur « Les radios communautaires et leur rôle dans le plan national de développement ».
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Le conférencier du jour a rappelé que tout est communication. Dans le cadre du PND, la communication pour le développement est horizontale. Et cette communication joue sur l’émotif et doit être:
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Communication interpersonnelle
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Visite sur terrain
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Activités culturelles dans les rues et les places publiques
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Expositions et foires
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Séminaires et ateliers
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Vidéo et audiovisuel à caractère pédagogique
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Nouveaux média et multimédia
Communication pour le développement en appui au PND
Les radios ont une grande importance dans la réussite des objectifs du PND du moment que leur rôle est d’éduquer, informer et former. Les radios doivent fournir un effort continu et soutenu du fait qu’elles sont implantées dans la communauté et fournissent une information de proximité. Le RC permettent une prise de conscience des problématiques liées à la santé, l’éducation, la pauvreté.
La Communication pour le Développement et le PND
Objectifs spécifiques sont :
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Améliorer les connaissances d’au moins 80% des parties prenantes sur le PND ;
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Améliorer les connaissances, attitudes et pratiques d’au moins 80% des parties prenantes en communication pour le développement ;
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Améliorer le niveau d’implication de toutes les parties prenantes à la mise en œuvre du PND ;
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Faciliter la mise en place des dispositifs permanents de communication pour le développement par la mise en place des comités de communication pour le développement ;
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Promouvoir le plaidoyer et le partenariat pour mobiliser les fonds.
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Dans l’après-midi de jeudi 24 Novembre, les participants ont échangé sur le plan d’action du réseau des radios communautaires du Burundi ( RCB) présenté aux radios membres par son Président, Léonce NTAKARUTIMANA. Les 4 axes du plan d’action du RCB sont :
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Contribuer au développement durable des communautés rurales du Burundi ;
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Générer de nouveaux revenus ;
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Doter les radios des locaux et d’un équipement performant ;
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Accroitre la performance organisationnelle et la durabilité institutionnelle des radios communautaires.
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