
Formé dans un projet Médias et Droits de l’Homme en RCA, le jeune journaliste Hyppolite Donossio a rapidement attiré l’attention des médias internationaux, notamment lors du coup d’état en mars 2013.
Le projet de formation pratique sur le journalisme sensible aux droits de l’Homme (Pro PraJ-DH) est arrivé à point nommé pour faire éclore le talent d’Hyppolite Donossio, ce passionné de journalisme, sensible par ailleurs aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. La monture de ses lunettes « à la Lumumba » commence à faire partie du paysage médiatique banguissois.
Parallèlement à ses études au Département de sociologie de l’université de Bangui, où il a passé 3 années, Hyppolite Donossio, qui rêve de devenir journaliste, s’impose rapidement comme directeur de publication d’ « ANECAPRESSE », le bulletin d’information des étudiants de l’université.
L’ouverture du Département des Sciences de l’Information et de la Communication en 2008 lui offre « une occasion en or » pour réaliser son rêve en obtenant une licence professionnelle de journalisme. Lorsque démarre la première session de formation organisée dans le cadre du Pro PraJ DH, il a déjà une à deux longueurs d’avance sur nombre de ses condisciples grâce à un stage pratique à la radio privée Ndèkè Luka qu’il mène de front avec les cours et les activités du Pro Praj DH. Cette débauche d’énergie lui vaut de décrocher le second prix radio de la première session du ProPraj DH en juillet 2011.
Férus des réseaux sociaux, il ne manque pas une occasion de partager les petits et grands événements de son pays. Rapidement, il est identifié par divers médias internationaux qui en font une source d’information privilégiée dans un pays qui, dès 2012, fait de plus en plus souvent la une de l’actualité africaine.
Entre décembre 2012 et mars 2013, alors que la rébellion Séléka marche sur Bangui et s’apprête à prendre le pouvoir, Hyppolite est en contact étroit avec RFI qui en fait un de ses correspondants sur la RCA. Il sera même violemment menacé quelques heures après la prise de pouvoir par cette rébellion le 24 mars 2013.
Aujourd’hui, Hyppolite Donossio se dit satisfait de voir ses efforts d’étudiants récompensés : « Le travail, ça paye ! Parmi mes amis de l’Université, certains font des stages au niveau des radios nationales, d’autres n’ont pas de boulot, d’autres sont dans le quartier. Ils n’ont rien pour l’instant, ils attendent l’intégration. Je vois que mon investissement dans le journal « Kôngô Ti Doli » réalisé dans le cadre du projet ProPrajDH m’a apporté beaucoup de connaissances et de contacts. Cela m’a permis d’être repéré et de devenir correspondant d’une radio internationale et aussi membre du réseau des journalistes pour les droits de l’Homme, le RJDH ».
Mais Hyppolite n’entend pas pour autant dormir sur ses lauriers. A moyen terme, il compte « reprendre le chemin de l’école pour obtenir un doctorat », et à long terme, « être un patron de presse en Centrafrique, de presse audiovisuelle avec beaucoup de partenaires parce que le terrain est encore vierge en République Centrafricaine, mais faute de professionnalisme, on continue toujours de rabaisser le niveau des journalistes centrafricains ».
Il ne reste qu’à lui souhaiter bonne chance.